Les jardins d’Agdal

Les jardins de l’Agdal ont été créés au XIIe siècle, sous le règne d’Abd El Moumen, sultan de la dynastie des Almohades. Ils se situent à Marrakech, au sud du palais Dar El Hana. Ils sont actuellement les plus anciens. Contrairement aux jardins occidentaux dédiés à la promenade, les jardins islamiques se veulent des lieux de plaisir et de contemplation.

Dar El Hana

Les origines

La conception de tels jardins relève du génie en termes de techniques d’agriculture et d’irrigation. Son édification débute sous le règne du sultan Abd El Moumen et se termine sous son successeur Youssef Abou Yacoub. Ces jardins sont à eux seuls d’immenses vergers clos. Les remparts ocre abritent toutes sortes d’arbres fruitiers sur plusieurs kilomètres. Ils sont d’inspiration andalouse.

Un travail titanesque

Si aujourd’hui les fastes des jardins d’Agdal offrent leur luxuriance aux promeneurs, leur conception a nécessité une large mobilisation des corps de métiers ainsi qu’une administration rigoureuse. Outre l’argent princier, des ingénieurs, des architectes, des agronomes, des hydrauliciens, des arpenteurs et des artisans ont participé à sa création.

L’eau

Afin d’irriguer ces somptueux jardins, il a fallu un contrôle rigoureux des deux seules sources d’eau possibles : les nappes souterraines et la dérivation de l’eau des rivières des montagnes de l’Atlas. Ce contrôle a donné naissance à deux grands bassins qui ont permis la survie de la population et celle des jardins.
Ces grands bassins servaient aussi autrefois aux jeux, aux cours de natation des soldats, aux leçons d’aviron et aux compétitions sportives. De grands centres d’animations et de loisirs sont nés par la seule présence de ces pièces d’eau.

jardins Dar El Hana

La végétation

Les jardins d’Agdal, afin de répondre à leur fonction de lieu de repos et d’abondance, sont agrémentés de manières tout à fait caractéristiques en quatre espaces. Ceux-ci sont plantés principalement d’arbres fruitiers et de plantes odorantes participant à l’état de bien-être recherché. Au fil de la promenade, on rencontre ainsi de nombreux orangers, des oliviers, des grenadiers ou des abricotiers ainsi que d’autres espèces. L’odorat, quant à lui, est flatté par les senteurs enivrantes des rosiers.

Les pavillons

Afin d’affermir sa position de haut lieu de repos et de vie sociale, les jardins sont parsemés de nombreux pavillons qui bordent les terrasses et les points d’eau. De là, à la fraîcheur de l’ombre, la contemplation se fait infinie et le regard se perd jusqu’aux confins du Haut-Atlas. Ses couleurs particulières et son atmosphère président dans cet espace dédié à la paix de l’âme.

La symbolique

Pour la culture musulmane, l’art des jardins représente une vision du paradis. C’est ainsi que ces jardins contiennent une riche symbolique afin de mener à la bienveillance d’Allah et de sa générosité. La paix se trouve donc dans ces lieux par le biais de la contemplation et leur prodigalité s’offre par l’aspect des arbres fruitiers.

La symbolique est présente dans les essences, comme le grenadier qui est source d’espoir et de vie, tandis que l’olivier est le principe de l’axe du monde, symbole de l’homme universel. Il est aussi associé à la lumière et à l’éternelle félicité. Il est l’arbre du bienheureux.

Le chiffre quatre, qui divise traditionnellement les jardins islamiques en quatre parties, représente les quatre éléments sacrés de la vie : l’eau, le feu, l’air et la terre.

Ainsi, les portes ouvertes les vendredis et les dimanches autorisent la visite des jardins de l’Agdal qui se fait dans la plus grande sérénité, pour le plaisir des yeux et le repos de l’âme.